Droit en cité : La délinquance contre les infrastructures d’éclairage public

Il était une époque — et cette période n’est pas si éloignée — où la présence d’un éclairage sur la voie publique constituait un véritable luxe. Conduire de nuit relevait du défi, et la marche nocturne devenait une épreuve redoutable. Les routes béninoises, alors plongées dans une obscurité profonde, favorisaient la survenue d’accidents, de braquages, d’agressions. Cependant, avec l’engagement collectif et l’investissement dans les équipements urbains, une avancée remarquable a été réalisée : l’installation de lampadaires modernes, solaires, autonomes, symbole de progrès, de sécurité et de respect envers le citoyen.

Mais, hélas, force est de constater qu’un phénomène préoccupant prend de l’ampleur : la dégradation volontaire de ces installations. Certains individus, dont la conscience civique semble défaillante, arrachent impunément les panneaux solaires, dérobent les batteries, déracinent les poteaux, réduisant ainsi ces infrastructures à l’état de débris. Résultat : des voies entières se retrouvent à nouveau plongées dans l’obscurité, non pas en raison de dysfonctionnements techniques, mais à cause d’actes de vandalisme délibérés.

Il convient de s’interroger : quels sont les motifs qui poussent à de telles destructions ? S’agit-il uniquement d’un vol égoïste ? D’un sabotage conscient ? Ou d’une ignorance manifeste du bien commun ? Si tel est le cas, ne faudrait-il pas revenir à des méthodes archaïques, telles que les anciens poteaux électriques à fils, bien plus dangereux et sources de risques pour la sécurité publique ? La réponse est catégorique : NON. Les éclairages publics modernes sont indispensables, car ils constituent un rempart contre l’insécurité, réduisent la mortalité routière nocturne, offrent aux motocyclistes la possibilité de freiner à temps, garantissent aux femmes la liberté de rentrer chez elles sans crainte, facilitent la circulation tardive des taxis, et permettent aux forces de sécurité de surveiller efficacement le territoire.

Ceux qui s’attaquent à ces équipements ne volent pas seulement du matériel ; ils portent atteinte à la sécurité collective, compromettent la visibilité des routes, et, en définitive, mettent en péril la vie des citoyens. Il est impératif que la justice ne reste pas passive face à ces actes de vandalisme. La législation doit être appliquée avec rigueur : ceux qui seront identifiés devront être poursuivis sans indulgence. La destruction de ces infrastructures, bâties par des années d’efforts et de sacrifices, constitue une atteinte grave à l’intérêt général et au développement national.

Il appartient à chaque citoyen de prendre conscience de cette réalité et de faire preuve de responsabilité civique. La protection de l’éclairage public n’est pas une simple question technique, mais une obligation morale et légale. En préservant ces installations, nous sauvegardons la sécurité de nos routes, la vie de nos concitoyens, et nous participons activement à la construction d’un avenir plus sûr et plus prospère pour notre pays.

Chers compatriotes, dans cette lutte contre le vandalisme, votre vigilance, votre engagement et votre respect du bien commun sont essentiels. La loi est claire : tout acte de dégradation volontaire sera sanctionné conformément aux dispositions en vigueur. La sécurité de tous repose sur la conscience collective et sur notre capacité à faire respecter nos règles de vie en société.

Protéger l’éclairage public, c’est donc protéger la société tout entière. C’est préserver la vie, garantir la sécurité, et œuvrer à l’édification d’une nation forte et unie.

Mariano GANGNI-AHOSSOU

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